Le 18 janvier 2012, dans le pénitencier УЯ 64/51 de la ville de Kassana, Province de Kachkadarine, le cas du prisonnier politique Mohammed Bekjanov a de nouveau été soumis à un tribunal.
Le procureur a requis une peine de prison de 4 ans et 8 mois encore. La cour s'est retirée pour délibérer.
Le prisonnier politique Mohammed Bekjanov, qui a déjà passé 12 années en prison, devait être libéré en février 2012. Mais en décembre 2011, il a été mensongèrement accusé de violation de l'article 221 du Code pénal d'Ouzbékistan : Refus d'obtempérer aux ordres justifiés donnés dans l'établissement où il purge sa peine.
Mohammed Bekjanov, né en 1954, a été condamné à 15 ans de réclusion selon les articles suivants du Code pénal d'Ouzbékistan: 158, pt.3 - «Atteintes à l'autorité du Président de la République d'Ouzbékistan »; 159 pt.3 «Atteintes à l'ordre constitutionnel de la République d'Ouzbékistan»; 216 - Création d'associations ou d'organisations religieuse illégales; 223, §2 – «Entrée ou sortie illégale du territoire de la République d'Ouzbékistan»; 227 §2: «Appropriation, destruction,dégradation ou recel de documents officiels, tampons, cachets, papier à en-tête»; 228 §§ 2&3: Fabri-cation ou imitation de documents officiels, tampons, cachets, papier à entête, leur remise à un tiers ou leur utilisation»; 242 §1: «Organisation d'association de malfaiteurs». En 2003, par amnistie, la durée de sa peine avait été réduite de 3 ans et 8 mois.
Devant le tribunal, trois codétenus de Bekjanov ont témoigné à charge. Tout au long de leurs dépositions, ils se sont efforcés de ne pas le regarder ce qui permet de supposer qu'ils ont dû déposer contre leur gré. A la demande de ses proches, Bekjanov a été défendu par l'avocate Mounojat Parpiyeva.
En 1999, pendant l'enquête, M.Bekjanov a été torturé à la prison de Tachkent où il était enfermé. On lui a cassé une jambe. Depuis,il boite. Lors de sa troisième année de détention il a contracté la tuberculose. De là deux séjours à l'hôpital de la prison de Tachkent.
Mouhammed Bekjanov est le frère de Mouhammad Salikh – un leader du parti d'opposition 'ERK'. En novembre 2000, Mouhammad Salikh a été condamné par contumace par la Cour suprême d'Ouzbékistan à 15 ans et demie de privation de liberté. Des poursuites ont été lancées contre lui via Interpol.
En 1999, deux autres frères de Mouhammed ont été arrêtés: il s'agit de Rachid et de Kamil Bekjanov. Après les explosions de février 1999 à Tachkent, les autorités ouzbeks ont accusé Mouhammad Salikh et le Mouvement islamique d'Ouzbékistan de les avoir commanditées.
En 2003, Kamil Bekjanov a été amnistié après quatre années de réclusion. En mars 2011 Rachid Bekjanov est sorti de prison.
Mouhammed Bekjanov et ses proches attendent la sentence du tribunal.
L'Association Droits de l'Homme en Asie Centrale appelle le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, les gouvernements des Etats démocratiques et les organisations internationales de défense des droits humains à suivre de très près le cas du prisonnier politique Mouhammed Bekjanov et à demander aux autorités d'Ouzbékistan sa libération.